Voilà la poésie ce matin et pour la prose il y a les journaux. Guillaume apollinaire
Le chat
Je souhaite dans ma maison :
Une femme ayant sa raison,
Un chat passant parmi les livres,
Des amis en toute saison
Sans lesquels je ne peux pas vivre.
Guillaume Apollinaire
Guillaume Apollinaire, Calligrammes
Paris, 1918
Paris, BnF, Fonds Apollinaire
L’écriture est un message à regarder, une constellation de signes qui s’offrent dispersés dans un espace — celui de la page ou de ce qui en tient lieu, écran, mur ou paroi, page de sable, de bois, de terre ou de pierre — où l’alternance de vides et de pleins, de noir et de blanc organise un champ visuel aux rythmes singuliers où les mots couchés sur la page dessinent des assemblages de boucles et de traits, de points et de lignes.
Les mots, invisibles, de notre langue sur la page deviennent images, traces visibles d’une pensée ou d’un rêve. Ils occupent l’espace, s’étirent ou se resserrent, s’accroissent ou s’amenuisent dans une liberté plastique bridée seulement par une double contrainte : celle du calibrage et celle de la mise en ligne. Même idéographique, l’écriture adopte en effet pour chaque signe un format qui ne varie pas à l’intérieur d’un même texte (ainsi le hiéroglyphe du vautour n’est pas plus grand que celui du scarabée, ainsi avons-nous appris dans nos cahiers d’écolier à tracer de longues lignes de a semblables). C’est cette homogénéité de format qui permet à l’écriture d’ordonner la pensée et de «mettre en ligne » ses différents éléments.
L’aventure des écritures
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